Un peu d'histoire
Depuis les années 2005-2010 et la naissance des premières plateformes de streaming comme Deezer et Qobuz, deux services français, les usages autour de la musique ont radicalement changé.
Ces services ont permis de sauver l'industrie face au piratage massif de musique et la chute des ventes de CDs. Aujourd'hui les plateformes constituent la principale source de revenus pour l'immense majorité des auteurs et artistes.
En 2021 sur Spotify ils sont plus de 420 000 artistes à avoir plus de 1 000 auditeurs mensuels et plus de 10 morceaux disponibles sur la plateforme.
Si vous voulez comprendre comment TopMusic se distingue des autres plateformes c'est par ici.
Modèle orienté marché
Avec le CD, le client paie pour un bien physique à un prix fixe, peu importe le nombre de fois que le CD sera écouté.
Derrière un usage assez similaire sur les plateformes, se cache des modèles de rémunérations très diversifiés pour les artistes, producteurs et auteurs.
Avec le streaming, le modèle de rémunération prédominant est appelé le modèle orienté marché, (Global ou Market centric en anglais), qui s'oppose au modèle orienté utilisateur (user centric) comme chez SoundCloud depuis peu.
Ce point spécifique de la rémunération peut paraître anodin, alors qu'il change sensiblement la manière dont les abonnements des utilisateurs sont répartis.
Le modèle orienté marché est le modèle prédominant des géants : Spotify, Deezer, Apple Music...
Ce modèle fonctionne comme suit :
- on prend en fin de mois l'ensemble des écoutes de tous les morceaux des utilisateurs
- pour chaque artiste on mesure le ratio de ses écoutes comparé au total
- l'ensemble des abonnements est mis dans un pot commun
- Ce pot commun est ensuite réparti selon le ratio d'écoute
Ce modèle avantage significativement les morceaux qui sont écoutés en boucle par certains utilisateurs, face à des morceaux moins écoutés, pour un montant d'abonnement équivalent.
Ce modèle favorise indirectement un type de morceau spécifique. Et déséquilibre la répartitions des abonnements.
Par exemple 2 abonnés avec un abonnement à 10€/mois chacun. L'un écoute de la musique de manière occasionnelle-disons 1h par semaine-, et l'autre très intensément 10h/semaine.
Le premier rémunérera 10 fois moins les artistes qu'il écoute alors que le montant de l'abonnement est le même. Un modèle centré utilisateur permettra lui de rémunérer de manière équivalente peu importe le temps d'écoute.
Modèle orienté utilisateur
Le second modèle n'est utilisé que par SoundCloud actuellement (depuis mars 2021), et est principalement plébiscité par les indépendants face aux majors (grandes maisons de disque : Universal, Sony, Warner) qui favorisent le modèle orienté marché.
Le modèle orienté utilisateur est centré sur les écoutes de l'utilisateur seul, sans comparaison avec le volume d'écoute global. Si 30% des écoutes d'un utilisateur sont des morceaux d'un même artiste, alors 30% de la part de son abonnement iront à cet artiste et les ayants droit.
Une étude approfondie du CNM (Centre National de la Musique) démontre que passer à un modèle orienté utilisateur permettrait de répartir les revenus sur un plus large nombre d'artistes.
Exemple
Le schéma ci dessous illustre la différence de rémunération entre 2 artistes. L'artiste 1 est écouté par 3 utilisateurs, dont un qui écoute en boucle, l'artiste 2 est écouté lui aussi par 3 utilisateurs mais de manière plus équilibrée.
D'un coté c'est le fait d'être écouté plus que les autres en général qui est mis en valeur (MM, modèle orienté marché) de l'autre c'est le fait d'être écouté par plusieurs personnes différentes qui prévaut.
Les conséquences pour les catégories de niche
Le modèle orienté utilisateur s'avère, selon ce même rapport, être plus bénéfique pour les catégories dites de niche, parmi lesquelles -niche parmi les niches- la musique chrétienne francophone :
Deezer affirme que l’UCPS aurait pour conséquences un « ruissellement » des redevances sur le bas des classements des artistes ainsi qu’une revalorisation des genres de niche.
C'est face à ces manquements et déséquilibres des modèles centrés sur l'ensemble des écoutes, que TopMusic se positionne, pour aider à développer la musique chrétienne.
La rémunération sur TopMusic
TopMusic adopte un modèle orienté utilisateur associé à des tips.
Grâce à leur abonnement, les utilisateurs Premium ont une cagnotte plus ou moins remplie en fonction du montant.
Au cours de chaque mois, l'abonné pourra distribuer ses TopCoins aux artistes de son choix.
La volonté derrière ce modèle est de laisser la possibilité aux utilisateurs de soutenir spécifiquement un ou plusieurs artistes, peu importe le temps d'écoute.
Avec ce nouveau modèle, à taille d'audience équivalente et en fonction du taux d'engagement envers l'artiste, ceux-ci pourront multiplier leurs revenus par 3 voire par 10 par rapport à une plateforme classique.
Les artistes et producteurs sont rémunérés à la fois en fonction des écoutes, ce qui permet d'assurer un revenu minimum même sans tiper, et à la fois en fonction des TopCoins qui leur sont attribués.
La part des tips est prépondérante face aux revenus des écoutes, car nous souhaitons laisser plus de place aux abonnés pour soutenir.
Nous arrivons ainsi à un modèle qui nous semble être le plus juste, car il rémunère à la fois selon le temps d'écoute, la volonté des abonnés de soutenir les artistes, et de manière centrée sur les abonnés.
Tout cela implique une complexité considérable des calculs des redevances, défi qui ravit nos ingénieurs et juristes 😁
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